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Face au recul du modèle occidental, “la Chine a-t-elle gagné ?”

Face au recul du modèle occidental, “la Chine a-t-elle gagné ?”

Le mensuel américain “The Diplomat” se demande dans quelle mesure la crise de la démocratie incarnée par le retour de Donald Trump peut encore inspirer le monde quand l’efficacité du modèle autoritaire chinois séduit de plus en plus.

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Lecture 2 min. Publié le 4 juin 2025 à 15h43
La couverture du magazine “The Diplomat” de juin 2025.

La statue de la Liberté, vraisemblablement éreintée, marche le dos voûté, recroquevillée sur sa flamme qui n’éclaire plus grand-chose. À l’inverse, en fond, ce sont les cinq étoiles jaunes du drapeau chinois qui diffusent une lumière sur fond rouge. “Démocratie américaine contre gouvernance chinoise : l’affrontement ultime”, titre, en page de couverture, le numéro de juin du mensuel The Diplomat.

Le magazine américain, spécialisé dans l’actualité de l’Asie-Pacifique, explore ce mois-ci “les multiples formes du recul démocratique” dans cette région. Bien sûr, rappelle l’éditorial du journal, le retour du “président américain Donald Trump est devenu, pour beaucoup, l’incarnation de la crise” – mais le problème est bien plus vaste :

“Les désillusions face au statu quo des systèmes politiques, engendrées par des problèmes comme la corruption et les inégalités économiques, favorisent, de façon ironique, l’émergence de dirigeants autoritaires qui promettent de ‘tout régler’ – pourvu qu’on leur confère le pouvoir absolu.

C’est le cas de l’Inde, jadis “plus grande démocratie du monde”. Son 1,4 milliard d’habitants “vit désormais une expérience démocratique qui frôle beaucoup trop l’autoritarisme”, dans un régime devenu “démocratie plébiscitaire” au service d’un homme fort, le Premier ministre Narendra Modi.

Mais The Diplomat se demande surtout : “La Chine a-t-elle gagné ?” – reprenant par-là le titre d’un ouvrage, non traduit en français, de Kishore Mahbubani, chercheur à l’Université nationale de Singapour, qui signe l’article principal du journal. Si “la démocratie américaine est perçue comme chancelante, surtout après le retour au pouvoir de Donald Trump, la gouvernance à la chinoise est, à l’inverse, perçue comme stable”. Mais Trump, poursuit l’auteur, n’est qu’un symptôme du déclin démocratique aux États-Unis, et non sa cause.

Dans “cette ultime confrontation entre la démocratie américaine et la gouvernance chinoise, il est important de dresser un bilan lucide de la situation”, tance l’auteur. Et de poser les questions qui fâchent l’Occident :

“L’Amérique est-elle aussi démocratique qu’elle le prétend ? L’autoritarisme chinois est-il vraiment un problème ?”

Et surtout : “Dans le monde actuel, quel système les pays admirent-ils et lequel cherchent-ils à imiter ?” À Washington ou à Pékin, à Lhassa, au Tibet occupé, ou à Kigali, au Rwanda, à l’université de Harvard, où l’on chasse les étudiants étrangers, ou à celle de Hangzhou, où on les accueille, la réponse est plus subtile qu’on peut le penser.

Courrier International

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